Mieux être · Mieux vivre · Mieux travailler
Les associations professionnelles de coachs (comme l’ ICF, EMCC, SFCoach, …) posent la supervision comme l’un des principes déontologiques pour leurs membres accrédités. Pour quoi faire ? Comment ça se passe ?
Le coach en « devenir » reste une personne, avec ses désirs et ses fantasmes. Pour que sa sphère personnelle et intime – légitime et incontournable -n’interfère pas (trop) dans le champ de travail de la personne coachée, le coach, pour le « rester », doit s’impliquer dans un travail personnel qui inclus un travail sur sa démarche professionnelle, dissocié du travail possible en groupe de pairs avec lesquels il s’agit d’échanger sur son style de coach avec d’autres pour s’ouvrir sur d’autres procédés et principes.
La supervision n’est pas un espace thérapeutique. Certes, cet espace exigeant implique une certaine nudité intellectuelle de la part du supervisé, et cet effort de déshabillage s’accentue lors de supervisions collectives. Mais il ne s’agit pas pour le superviseur de soigner les blessures. Il a une fonction d’éclaireur, sur les angles mort du coach, et sur les options de travail en situation de coaching.
Le coaching est une démarche qui emmène le bénéficiaire vers son objectif professionnel. L’objet de la supervision ne repose pas sur l’atteinte d’un objectif par un travail de questionnement alterné d’expérimentations. Il s’agit de venir avec ses expériences pour les confronter à une personne capable de les accueillir dans le but d’en faire quelque chose d’aidant pour sa pratique de coach. Il peut donc s’agir de pistes de travail pour la personne accompagnée par le supervisé, comme des pistes de travail pour le développement de l’activité du supervisé, et des pistes de travail thérapeutique pour la personne supervisée.
Plus on pratique, plus fort est le risque de glisser et de s’installer dans la routine. La supervision permet au coach de remettre sa pratique en question. Il ne s’agit pas de déstabiliser ses acquis. Il s’agit d’aller toujours plus loin sur les sentiers d’exploration : questionner sa manière de pratiquer, sa déontologie, son approche de l’Autre, ses valeurs. C’est un travail qui invite à sortir de sa zone de confort, il s’agit de se remettre en question, de se regarder pratiquer. Ce n’est ni facile ni rassurant. Ça demande des efforts. Ça bouscule. Et ça bénéficie au coach et au travail de coaching.
La supervision donne un cadre à l’expérimentation du cadre. Rester dans le cadre, ce n’est pas se restreindre au cadre, c’est s’obliger à occuper tout l’espace que contient le cadre. Le superviseur invite le coach à se confronter aux limites. Pour mieux les connaitre.
Et se sentir libre à l’intérieur.
Publié dans la NewsLetter du COS© d’avril 2013 http://static.coachingorientesolution.com/nl/10 .html