Le Management Bienveillant a t’il sa place en entreprise ?
Management et bienveillance - un coktail paradoxale de plus dans l'entreprise
Un client me demandait il y a quelques temps ce que je pensais du « management bienveillant ».
La notion de bienveillance est à la mode et revient dans toutes les discussions qui tournent autour du bonheur au travail . En me posant cette question, ce client me faisait remarquer que la bienveillance n’avait pas sa place en entreprise. Et sans pouvoir en expliquer la raison, je lui avouais pourtant que j’étais assez d’accord avec cette analyse de prime abord intuitive.
Pour quelle raison la mode introduit cette notion de bienveillance dans l’entreprise ? Et qu’est-ce qui pousse les dirigeants à en refuser le principe ?
La réponse est simple : parce que la bienveillance est un sentiment. C’est une pensée immédiate, qui relève d’un jugement spontané et non conscient. Elle est la conclusion d’un processus inné du cerveau qui analyseune situationde façon quasi spontanée, pour nous mettre en sécurité. Demander à un manager d’être bienveillant relève d’une injonction paradoxale, celle d’aller à l’encontre de ses intuitions les plus rudimentaires.
A l‘inverse, on peut demander à quelqu’un d’adapter son comportement. Parce que les comportements se maîtrisent, s’apprennent, se corrigent. Nous pouvons ressentir de la colère envers quelqu’un et être capable de nous retenir de le frapper. Ou bien de l’empathie sans pour autant le serrer dans nos bras. C’est ainsi que nous nous sommes inventé des règles pour nous permettre de vivre en communauté. Comme nous avons inventé le code de la route, nous nous sommes doté de la politesse et de la bienséance, qui font partie de ces règles pour bien vivre ensemble.
A mon client, aujourd’hui, je peux répondre que le « management bienveillant » imposé dans les entreprises est une injonction paradoxale qui rend fou. Il me semble plus juste de se doter et de proposer des règles de convenance, que les managers peuvent s’appliquer et partager au sein de leurs équipes. Parce qu’on ne peut pas aimer tout le monde. Mais qu’on peut faire des efforts pour vivre en bonne intelligence avec tout le monde.
Bienvenue au « management bienséant »



