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De l’éthique au burn-out, le chemin du désespoir au travail

Helene Lefebvre • oct. 06, 2017

La valeur au travail est un sport très répandu : on en parle beaucoup, mais on le pratique peu. Comme le sport, on sait que c’est bon pour la santé, mais ça demande des efforts. On essaie de le pratiquer en groupe, et on ne trouve jamais personne pour faire équipe. On ne sait pas vraiment comment s’y prendre, parce qu’on ne sait pas bien ce que ça représente. C’est quoi une « valeur » ? Parle-t-on de noblesse ou de prix au kilo ? Fait-on appel à une forme d’éthique ou à un critère physique ? Mesure-t-on une qualité morale ou un poids salarial ?

Mettons-nous au clair : pour nous mettre d’accord, il faut commencer par se parler de ce sur quoi on doit se mettre d’accord. Ça semble une évidence, mais une évidence qui n’est pas forcément une réalité dans l’entreprise. Pour se parler de ce sur quoi on doit se mettre d’accord, nous avons besoin de références communes. C’est là que le bât blesse, car en matière de références communes, c’est quand on commence à croire qu’on a les mêmes que les quiproquos s’amoncèlent.

La valeur, un chiffre sur une échelle

Pour décrire le monde physique, c’est plutôt simple. Nous avons à disposition des définitions de valeurs de référence – les étalons – qui permettent les mesures les plus  exactes  et les plus  précises. Ils sont autant que possible  inaltérable  et font appel à des phénomènes naturels bien  reproductibles  et  contrôlables  (cf. l’encyclopédie de chez Larousse). Pour la hauteur d’un mur, peu de discussion possible. Qu’il soit considéré comme grand, ou petit, il aura toujours la même mesure, en mètres ou en pieds.

Pour la description du monde psychique, nous utilisons aussi des grandeurs. Telle question est « bonne », tel argument est « mauvais », telle aventure est une « réussite », telle entreprise un « échec », telle réflexion « stupide », telle remarque « judicieuse ». Nous nous sommes dotés d’échelles qui nous permettent de mesurer un ressenti de façon « exacte et précise » : mon moral est à 4, j’aimerais qu’il soit à 9 ; ma douleur est à 8, pouvez-vous m’aider à la faire descendre à 2 ? Elles font appel à des « phénomènes naturels ».

La comparaison avec un étalon s’arrête là. Point de mesure « inaltérable », ni « reproductible » et encore moins « contrôlable ». Lorsque que nous estimons une question « bonne », nous faisons implicitement référence à un étalon subjectif, à une représentation de ce « bon » qui nous est toute personnelle. Nous confondons mesure (la question est bonne/le mur est grand) avec étalon de mesure (d’après quelle référence nous mesurons qu’elle est « bonne »/il mesure 25 mètres).

Le chiffre comme valeur de référence

Dans l’entreprise, nous avons décidé de faire régner le chiffre, l’ordre et le contrôle. Pas de place pour la relativité, l’approximation, la subjectivité et la confusion. Nous avons pensé remplacer le subjectif par le chiffre, la relativité par l’ordre, l’approximation par le contrôle. Pour mesurer la quantité de facultés physiques et intellectuelles que l’individu met à la disposition des « bonnes » pratiques de l’entreprise, nous avons mis en place des contrats, des fiches de poste, et des entretiens annuels d’évaluation. Nous utilisons comme échelles les grilles de salaire et comme étalon la monnaie.

Le rationnel dévalorise le relationnel

Malgré tout cet outillage, les pratiques dans l’entreprise démontrent que nous cherchons toujours l’antidote à la confusion. Les situations conflictuelles y sont suffisamment nombreuses pour le montrer. Ces situations trouvent souvent leurs origines dans l’absence de communication sur les représentations que chacun se fait de ces « bonnes » pratiques. Nous avons cru pouvoir nous affranchir de la discussion, de la négociation, de l’échange, du compromis. Nous avons désormais des preuves qu’ils sont inévitables, incontournables, indispensables dans le monde du travailler-ensemble.

Les mesures de valeurs en pratique

L’exemple de Candice illustre les dommages de cette grande illusion :

Candice : – « Je vous préviens avant que vous l’appreniez par quelqu’un d’autre : je suis en arrêt de travail pour burn-out ».

Cette nouvelle m’attriste, et pourtant je n’en suis pas surprise. Candice est manager depuis des années, et défend ses collaborateurs contre vents et marées au détriment de sa santé morale, je viens d’en avoir la preuve.

Mais comment ça « burn-out » ? Qu’est-ce qui vous est arrivé ?

Candice : – « Ben après ma huitième journée non-stop d’entretiens individuels avec mes techniciens, je suis sortie du bureau, suis rentrée dans ma voiture à 17h30. J’ai reçu un appel de Laurent vers 18h45, qui me demandait vers quelle heure je comptais rentrer. Je me suis aperçue que j’étais restée tout ce temps dans ma voiture, et je ne me souvenais plus de rien. J’ai appelé mon médecin tout de suite. Si j’avais attendu, je sais que je n’y serais jamais allée. Lors de la consultation, il m’a dit que j’avais fait un burn-out. Il m’a mis en arrêt de travail et m’a envoyé chez un psy. »

« Vous savez, nous sommes en période d’entretiens annuels d’évaluation. Je dois recevoir et consacrer du temps à chacune des 40 personnes dont j’ai la responsabilité. Je dois remplir un questionnaire informatique avec eux, et je sais que pour chacune de leurs demandes, je n’aurai comme seule réponse de ma hiérarchie que le sempiternel « ce n’est pas possible ». Pas de changements des conditions de travail, pas d’avancement ni de prime possibles. Bref, leur demander toujours plus, en échange de toujours rien. Et ça, je ne peux plus (soupirs, gros soupirs, silence, long silence, regard éteint, tête baissée, menton frémissant)»

Candice me raconte, lassée, découragée, dépitée, burn-outée, désenchantée, mais toujours pas démoralisée, pas dés-éthiquée. Elle me parle de ce qu’elle subit et ce qu’elle est sensée faire subir, de ce qu’elle se refuse de faire subir et de subir. Elle a le rôle idéal pour résister : elle est manager. Elle a la place idéale pour s’écrouler : elle est manager.

Le problème pour Candice ? Elle est « droite » comme on dit, elle a des valeurs. Elle a une représentation de son rôle très ancrée et très orientée : maintenir « l’équilibre » et les échanges positifs dans les relations travailleurs-employeurs, collaborateurs-manager, subordonnés-hiérarchie. La rémunération « juste » est celle qui récompense « justement » l’effort de faire « bien » son travail.

Alors quand on lui confie la responsabilité d’une équipe de représentants commerciaux, elle continue de défendre pour eux les principes qu’elle défendait déjà quand elle était à leur place. Elle les défend comme une tigresse. Ca fait partie de ses valeurs. Mais la lutte est difficile, elle y laisse des plumes, Candice, parce qu’elle n’a pas l’oreille de sa hiérarchie, qui ne veut entendre parler que de rendement et d’efficacité. Ce sont les chiffres qui comptent. Pour Candice, ce qui compte, c’est que ses collaborateurs tiennent le coup, qu’ils ne tombent pas malades, qu’ils n’aient pas d’accident sur la route, qu’ils aient les bonnes informations sur leurs prospects et leurs clients, et les bonnes mises à jour sur les produits.

Et eux, c’est ce qu’ils attendent de vous ?

Candice : « C’est pour ça que j’ai commencé à lâcher un peu. Laurent m’a dit : « tu en fais trop, ils n’en demandent pas tant. »,  je me rends bien compte qu’il a raison. Mais c’est dur de baisser mon niveau d’exigence ». Candice veut « très » bien faire, elle met la barre très haute pour elle-même. Elle est coincée entre deux feux. Celui de ses collaborateurs, pour qui elle se dévoue, et celui de sa hiérarchie, qui lui demande de répondre aux critères d’efficience demandés par le siège. Et de part et d’autre, elle ne reçoit que peu de reconnaissance. Et peu de gratification. Ses collaborateurs, qui ont bien compris les exigences de l’entreprise, lui suggèrent tous de lâcher prise. Et sa hiérarchie lui reproche sans cesse son manque de souplesse.

Vous avez repris votre travail, comment ça se passe ?

Candice : « Tant que je ne vois pas ma hiérarchie, ça peut aller. J’ai levé le pied. Maintenant, j’ai compris qu’il fallait que je fasse en fonction du salaire et de l’attention que je reçois. Je ne vais pas me tuer à la tâche ».

Le partage des valeurs au travail

Candice rêve d’une entreprise dans laquelle chacun partagerait des valeurs communes. Les valeurs affichées sont rarement celles qui sont vécues au quotidien. Les belles paroles diplomatiques et aguicheuses, affichées au fronton des entreprises et des sites internet se pavanent, mais sont peu partagées et transposées dans la réalité des salariés. Et quand bien même, chacun les traduit selon son vécu, sa compréhension du contexte, son acceptation des contraintes et ses valeurs personnelles.

Candice a besoin de temps d’écoute, et de temps d’expression sur son lieu de travail. De ces temps d’échanges avec ses collaborateurs et sa hiérarchie qui permettent de partager ses points de vue sur une vision commune, le sens de leur mission, les attentes et les besoins de chacun, pour convenir ensemble de règles de vie. Candice espère sortir de l’autoritarisme des chiffres et de l’urgence des profits pour suspendre le temps et le vouer à la discussion, à la prise en compte des autres, et s’élever. Elle aspire à un peu plus de douceur.

Et si on prenait simplement le temps de s’en-tendre ….

 

Publié dans la NewsLetter du COS© de juin 2015 

par Laurence Damais 13 févr., 2020
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par Helene Lefebvre 30 janv., 2020
Vaste question que soulève la notion de vérité en coaching. J’ai entendu le même type d’interrogation à l’égard du travail des psy. Pour les gens qui n’ont jamais eu l’occasion de travailler avec un coach ou un psy, la possibilité d’être démasqué par un professionnel de l’écoute et de la parole fait peur. Comme si nous avions le pouvoir de vous faire parler à votre insu, et de découvrir la vérité sans votre consentement. « La carte n’est pas le territoire » nous rappelait Alfred Korzybski. La vérité est à la carte ce que la réalité est au territoire. La vérité est une construction langagière et émotionnelle d’une réalité vécue et ressentie. En ce sens, il n’y a pas une vérité, mais des vérités. Et lorsque nos clients parlent de leur vérité, ils racontent une réalité qui n’existe plus et que nous ne pourrons jamais vivre après eux. La recherche de la vérité est une quête vaine, qui n’a pas de sens pour un coach. L’intérêt d’entamer un travail avec un professionnel comme un psy ou un coach, c’est que vous êtes amené à revivre en pensée ce moment de réalité révolu. Vous êtes alors confronté avec vous-même et votre manière de raconter cette réalité. Est-ce que le récit que vous en aviez fait (ne serait-ce que pour vous-même) évolue ? Bien sûr. Est-ce que vous mentez pour autant, ou avez menti à l’époque ? Il n’y a que vous qui le savez. Et en tout cas, ça n’a aucune importance pour moi, coach. La seule chose qui m’importe, c’est que vous trouviez une nouvelle façon de raconter l’histoire et qu’elle vous permette de (re)trouver le pouvoir d’agir. Après cet énoncé, il me reste à vous avouer que si vous ne détenez pas la vérité, je ne la détiens pas non plus. Mon expertise me permet d’utiliser des grilles de lecture qui me donnent des pistes de compréhension à vous soumettre. Mon expérience en entreprise enrichit nos échanges. Je vous fais progresser. C’est là mon seul pouvoir. A bientôt, au boulot ...
par Helene Lefebvre 14 juil., 2019
Un client me demandait il y a quelques temps ce que je pensais du « management bienveillant ». La notion de bienveillance est à la mode et revient dans toutes les discussions qui tournent autour du bonheur au travail . En me posant cette question, ce client me faisait remarquer que la bienveillance n’avait pas sa place en entreprise. Et sans pouvoir en expliquer la raison, je lui avouais pourtant que j’étais assez d’accord avec cette analyse de prime abord intuitive. Pour quelle raison la mode introduit cette notion de bienveillance dans l’entreprise ? Et qu’est-ce qui pousse les dirigeants à en refuser le principe ? La réponse est simple : parce que la bienveillance est un sentiment. C’est une pensée immédiate, qui relève d’un jugement spontané et non conscient. Elle est la conclusion d’un processus inné du cerveau qui analyse une situation de façon quasi spontanée, pour nous mettre en sécurité. Demander à un manager d’être bienveillant relève d’une injonction paradoxale, celle d’aller à l’encontre de ses intuitions les plus rudimentaires. A l‘inverse, on peut demander à quelqu’un d’adapter son comportement. Parce que les comportements se maîtrisent, s’apprennent, se corrigent. Nous pouvons ressentir de la colère envers quelqu’un et être capable de nous retenir de le frapper. Ou bien de l’empathie sans pour autant le serrer dans nos bras. C’est ainsi que nous nous sommes inventé des règles pour nous permettre de vivre en communauté. Comme nous avons inventé le code de la route, nous nous sommes doté de la politesse et de la bienséance, qui font partie de ces règles pour bien vivre ensemble. A mon client, aujourd’hui, je peux répondre que le « management bienveillant » imposé dans les entreprises est une injonction paradoxale qui rend fou. Il me semble plus juste de se doter et de proposer des règles de convenance, que les managers peuvent s’appliquer et partager au sein de leurs équipes. Parce qu’on ne peut pas aimer tout le monde. Mais qu’on peut faire des efforts pour vivre en bonne intelligence avec tout le monde. Bienvenue au « management bienséant »
par Helene Lefebvre 08 mai, 2018
Un Chief Happiness Officer, c'est qui ? Un « CHO » est littéralement un Agent Chef du Bonheur, c'est à dire, une personne qui agit avec une fonction de direction au sein de l'entreprise dans le sens du bonheur des acteurs qui y travaillent. Le bonheur en entreprise, c 'est quoi ? Le bonheur est inscrit dans le préambule de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (*). En ce sens, il est un droit et un devoir. Il n'y a pas une définition du bonheur, car il dépend de chacun et il est multidimensionnel. Pour cette raison, chacun est seul responsable de son propre bonheur. Et c'est une bonne nouvelle : je peux agir dessus. Par exemple, au travail, je peux choisir le métier qui me rend heureux et les conditions dans lesquelles je veux l'exercer. Cependant, nous sommes tous responsables des conditions d'épanouissement de ceux qui nous entourent. Et là, je peux agir pour le bonheur des autres. Dans le milieu professionnel, pour se sentir heureux de travailler, il est important pour chacun de se sentir reconnu par ses pairs et sa hiérarchie, de trouver de l’intérêt à travailler avec ses collègues, et d'avoir envie de contribuer au projet de l'entreprise. Tout en évoluant dans un environnement de travail sain et serein. Un CHO, ça fait quoi ? Le CHO fait partie de la Direction. Il contribue à la prévention des risques psycho-sociaux et à l'amélioration des conditions de vie au travail. Il incarne une vision positive de l'humain. Il oeuvre pour une organisation qui valorise les compétences et l'autonomie des acteurs de l'entreprise. Il s'assure de la fluidité de la communication dans et entre les services et les équipes. Il affiche à son tableau de bord les indicateurs de suivi de son activité comme l’absentéisme, le turn-over, l'ambiance de travail, la productivité ... Un CHO est conscient des injonctions dont il peut faire l'objet. Il ne peut pas se contenter d'installer un baby-foot dans la salle de repos, d'organiser le prochain séminaire d'équipe aux Bahamas ou des séances hebdomadaire de yoga. Il n'est pas non plus le responsable du malheur des individus, ni le confident ou le psychanalyste. Il ne se substitue pas aux responsabilités de chacun pour le respect des conditions d'épanouissement au travail de tous. Un CHO dans une entreprise, ça change quoi ? L'arrivée d'un CHO dans une entreprise est un signe fort. Il annonce que le bien-être des salariés devient la priorité stratégique du développement de l'activité. Des mesures importantes vont être prises, des changements d'habitudes managériales vont s'opérer vers plus de transparence et de souplesse. L'arrivée d'un CHO est une bonne nouvelle pour les salariés et les parties prenantes d'une entreprise. A condition que cette fonction ne soit pas instrumentalisée et ne devienne l'incarnation du « happy-washing ».
par Helene Lefebvre 20 févr., 2018
Parce que c’est aussi dans l’inconscient que se joue la relation d’aide, qu’il est indispensable pour le coach de faire un travail sur soi. Car alors, il sera en capacité de transformer cette relation d’interdépendance. Rendre le coaché autonome, ça veut dire quoi pour le coach ? Bien sûr, il ne s’agit pas de travailler avec une personne dépendante de nous pour la conduire vers un état d’autonomie absolue. Il s’agit plutôt de lui permettre de retrouver une capacité d’action dans une situation a priori bloquée, dans laquelle la personne se sent en difficulté. L’autonomie est un état qui se caractérise par un « centre interne de pouvoir », une capacité d’action « indépendamment d’autre chose » (dixit Larousse). L’autonomie est donc une situation toute relative : si nous sommes indépendants de cet « autre chose », c’est que nous sommes d’abord dépendants d’ « une chose ». L’autonomie se regarde du côté du libre arbitre en coopération plutôt que de l’action en solitaire. Il s’agit d’être en capacité d’agir avec la conscience de ce qui nous aliène. Et non sans aliénation. C’est vrai pour le coach. C’est vrai pour le coaché. Le coach, en tant que personne tiers, permet au coaché de prendre conscience de ce qui l’aliène, pour l’aider à fonctionner indépendamment de cette « autre chose ». Le client était autonome avant de nous rencontrer, et le sera encore après, avec ou sans nous. Pour rendre, il faut avoir reçu. Dans son livre Donner et prendre : la coopération en entreprise (chez poche) Norbert Alter nous rappelle que le don est un acte de la relation. Donner, c’est proposer à quelqu’un d’entrer dans une relation, recevoir c’est accepter cette relation, et rendre c’est équilibrer la relation. Lorsque nous proposons de « rendre autonome » notre coaché, nous parlons de don. Celui que nous propose le coaché. Recevoir ce don permet d’établir une relation, (relation qui va permettre le travail de coaching). Et le rendre va permettre au coach et au coaché de se séparer en partant chacun avec le sentiment de s’être enrichit sans s’endetter. Comment rend-on le pouvoir d’agir ? Lorsque nous proposons de « rendre le client autonome », nous proposons de lui rendre son pouvoir d’agir. C’est ce qu’il nous donne lorsqu’il s’engage dans un coaching. Le coach n’est pas neutre dans la relation de coaching. Il a du pouvoir, au moins celui d’aider, par le fait même de se présenter comme exerçant le métier de coach. Charles Chalverat, dans son article sur la dynamique de l’archétype "guerisseur-blessé" (in la revue de la FSEA) explique que Jung nous dirait ici que c’est notre part « guérisseur » qui s’exprime. A l’opposé, en se positionnant dans la relation de coaching, le coaché exprime sa volonté d’être aidé, sa part « blessée ». Jung nous rappelle que les polarités opposées existent en chacun de nous. Parfois, l’une des polarités est « refoulée ». Le risque, c’est alors de « projeter » chez l’autre cette polarité refoulée. Autrement dit, nous avons tous en nous les polarités « pouvoir-soumission ». Une personne qui demande à être aidée exprime sa soumission. En « refoulant » sa polarité « pouvoir », elle la « donne » à la personne qu’elle appelle à l’aide. Dans le même temps, le coach en exprimant sa capacité de venir en aide, refoule sa capacité de soumission. Coach et coaché sont alors engagés dans une relation de dépendance infinie. D'après Charles Chalverat, le coach «croit que c’est lui qui guérit ». Le coach « se sent comme le facteur guérisseur et oublie que sa fonction consiste essentiellement à permettre au facteur guérisseur de s’éveiller ou de se maintenir » chez le coaché. Le coach doit se reconnecter avec sa part « soumission ». Il se doit de « rester en contact avec ses fragilités, ses ombres et ses faiblesses et de se garder de l’illusion d’avoir une fois pour toute tout résolu ». Il est plus « aisé de refouler la part encombrante et de la projeter sur les autres ». Si le coach sait à la fois contenir les deux pôles, et « se rendre attentif aux résonances qui peuvent s’établir entre ses problématiques et celles du coaché, et y travailler pour garder une certaine avance », il autorise le coaché à se connecter avec sa part intérieure, sa part « pouvoir ». Il peut alors rendre ce qu’il a reçu. Publié dans la NewsLetter du COS© de juin 2014 http://static.coachingorientesolution.com/nl/15 .html
par Helene Lefebvre 06 oct., 2017
Soyez spontané ! Soyez heureux ! Coachez gratuitement ! L’injonction paradoxale rend fou, Bateson nous avait prévenu.
par Helene Lefebvre 06 oct., 2017
écrit à 4 mains avec Joëlle Bernier
par Helene Lefebvre 06 oct., 2017
par Helene Lefebvre 30 juil., 2017
Les associations professionnelles de coachs (comme l’ ICF, EMCC, SFCoach, …) posent la supervision comme l’un des principes déontologiques pour leurs membres accrédités. Pour quoi faire ? Comment ça se passe ?
par Helene Lefebvre 23 juil., 2017
Qu'avez-vous appris au cours de votre coaching ? « Je suis transformé !!! ».
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